Et si oui, comment faire ? L’investissement éthique, qui prend en considération d’autres critères que la seule performance financière, connaît un regain d’intérêt certain. Il faut dire que l’investissement traditionnel est loin d’être complètement vertueux, en ce qu’il participe à financer des activités polluantes et/ou nocives pour la planète et les êtres humains. Alors, comment faire pour investir de la manière la plus éthique possible, sans contrevenir à ses valeurs morales ?
C’est ce que nous allons voir dans cet article.
L’investissement éthique, c’est quoi ?
L’éthique (du grec ethos, qui signifie manière de vivre) peut se définir comme un ensemble de principes moraux qui orientent les actions d’une personne donnée.
L’investissement éthique peut donc être décrit comme le fait de diriger son épargne vers une entreprise, une activité ou un projet en fonction de considérations morales. Il peut être réalisé dans l’objectif d’obtenir une rémunération en contrepartie, ou avec la volonté de réaliser une donation au profit d’un projet spécifique (dans le cas du financement participatif, par exemple).
L’éthique possède en effet une certaine subjectivité : en effet, elle correspond à des définitions qui diffèrent selon les personnes. Autrement dit, ce qui est éthique pour l’un.e ne le sera pas pour l’autre.
L’investissement éthique, ne serait-ce pas une contradiction ?
De manière classique, on a tendance à opposer l’investissement, dont le but premier est d’obtenir un gain (donc de s’enrichir), à l’éthique. L’enrichissement est en effet rarement considéré comme compatible avec la morale.
Pour autant, investir de manière éthique est possible. Certes, il ne s’agit pas d’agir de manière désintéressée, puisque le but est d’obtenir un gain. Mais si ce gain est obtenu en participant au financement d’une activité vertueuse, il n’y a pas de contradiction entre investissement et éthique. Au contraire ! Par exemple, si vous aidez à financer une entreprise dont la mission est de dépolluer les océans, vous réalisez une bonne action tout en gardant votre propre intérêt en tête (gagner de l’argent). Ces deux actions ne s’annulent pas : elles se complètent.
Comment investir de manière éthique ?
Si vous souhaitez investir de manière plus vertueuse, et/ou vous détourner des produits classiques tels que les livrets réglementés ou les assurances-vie en fonds euros, plusieurs options s’offrent à vous.
Investir dans des fonds ISR
Les fonds ISR (pour investissement socialement responsable qui se caractérise par un label) sont des portefeuilles d’actifs qui prennent en compte des critères extra-financiers. On parle de critères ESG pour environnementaux, sociaux et de gouvernance. Cela peut être, par exemple : le recyclage des déchets, l’emploi de personnes handicapées, la mixité des recrutements, la lutte contre la corruption, etc.
Les fonds ISR font partie des moyens les plus simples d’investir de manière “propre”.
Ils sont accessibles aux investisseurs au travers de plusieurs supports (cela n’est pas systématique, pensez à vous renseigner) :
- Le compte-titres ordinaire ;
- Le plan d’épargne en actions (PEA) ;
- L’assurance-vie ;
- L’épargne salariale ;
- Le fonds ISR de Moka.
Pour rappel, il existe trois formes d’ISR :
- L’approche thématique : elle consiste à financer des entreprises actives dans des domaines précis, comme par exemple la gestion des déchets.
- Les exclusions sectorielles : il s’agit d’exclure du champ d’investissement des secteurs jugés non éthiques. Par exemple : le tabac, l’alcool, le nucléaire, les énergies fossiles, les OGM, etc.
- L’engagement actionnarial : II s’agit ici pour les investisseurs d’intégrer le capital de certaines entreprises pour exiger qu’elles mettent en place une politique RSE plus engagée, par le biais notamment de votes en assemblée générale. Par exemple, il peut être demandé à une entreprise de ne pas s’implanter dans un pays où le droit du travail est bafoué ou inexistant.
Rejoindre une banque responsable
Helios, la Nef, le Crédit coopératif… Il existe plusieurs banques vertes et/ou éthiques, qui financent des projets à forte valeur ajoutée sociale ou environnementale. Elles sont basées sur la transparence, ce qui permet de savoir où va l’argent que l’on place. Intéressant, lorsqu’on sait que les banques traditionnelles ont une empreinte écologique catastrophique.
Se lancer dans le financement participatif (crowdfunding)
Le marché du financement participatif de projets écologiques (fermes bio, centrales solaires…) augmente de 30 % chaque année. Non seulement il s’agit d’un placement vertueux, qui permet de donner du sens à son argent, mais il offre en plus un rendement potentiel élevé (de 4 à 6 % brut par an). On peut se lancer via des plateformes en ligne comme Lendopolis, Bluebees ou encore Zeste.
Soutenir les petits commerces et les entreprises responsables
Lorsque c’est possible, et que votre budget le permet, privilégiez les achats auprès de commerces locaux et engagés plutôt que de grosses entreprises. Cela revient par exemple à acheter un vêtement auprès d’une marque engagée dans la protection de l’environnement, plutôt que dans une enseigne de fast-fashion.
Autre option : investir directement dans des entreprises dont on soutient l’activité, via des actions ou des trackers (ETF) responsables.
Faire comme on peut
N’oubliez pas : il n’est pas question de culpabiliser. Ce n’est pas grave si vous n’avez pas l’énergie ni le budget pour investir uniquement de manière éthique. Vivre dans un monde globalisé, où la finance tient une place prépondérante, ne rend pas les choses faciles. Et c’est OK ! L’important est de trouver ce qui fonctionne pour soi, et ce qui fait nous sentir en accord avec nos convictions.