Négocier son salaire, que l’on soit jeune diplômé ou plus expérimenté, est important pour la suite de sa carrière. Pourtant, cela n’a rien d’évident. Le sujet est même relativement tabou !
Chez Moka, nous pensons qu’il est temps d’en parler de manière ouverte. On vous donne dans cet article toutes les clés pour savoir comment vous positionner, et atteindre vos objectifs salariaux.
1. Si c’est votre premier emploi : établir une juste fourchette
Avant de vous rendre à un entretien d’embauche, il est important que vous ayez un chiffre ou une fourchette de salaire en tête (toujours en brut). Cela vous permettra de ne pas être pris.e au dépourvu quand viendra la question de la rémunération, mais aussi d’asseoir votre légitimité en montrant que vous avez fait des recherches.
Mais comment faire ? N’hésitez pas à poser directement la question à votre école/université, ou encore aux anciens élèves. Vous pouvez également vous référer aux grilles de salaire des jeunes diplômés, comme celle de Cadremploi.
Ne vous sous-estimez pas ! N’oubliez pas que des stages en entreprise ou des jobs d’été constituent une expérience professionnelle pouvant être mise en valeur. D’autres éléments, comme la qualité de votre diplôme, des séjours à l’étranger, des compétences particulières en informatique ou encore la maîtrise d’une langue étrangère constituent des atouts à prendre en compte.
Astuce : prévoyez toujours une fourchette de négociation qui varie entre 3 000 à 4 000 euros de votre (futur) salaire annuel.
2. Connaître sa valeur
Avoir conscience de sa valeur sur le marché de l’emploi est indispensable. Vous devez pouvoir l’évaluer précisément, en fonction de vos qualifications, de votre expérience, de vos réussites passées, etc. Par exemple, vous pouvez évoquer les projets que vous avez mis en place dans votre ancienne entreprise et les gains que celle-ci en a retirés.
Plus vous aurez d’éléments concrets à apporter à votre interlocuteur, plus celui-ci sera susceptible d’aller dans votre sens.
Astuce : Le site Juritravail propose un comparatif de salaires, très utile pour trouver la fourchette à partir de laquelle baser sa négociation.
3. Ne pas négocier dès le premier entretien d’embauche
La plupart des experts conseillent de ne pas négocier son salaire dès le premier entretien d’embauche. Cela est généralement mal vu. En effet, le premier entretien vise avant tout à connaître vos motivations, vos compétences, votre expérience professionnelle, etc. Si vous avez été sélectionné pour un second entretien, attendez que la question de la rémunération soit posée.
Astuce : Il est important de préparer cette question en amont. Dans le cas contraire, vous risqueriez d’être pris.e au dépourvu et de demander un montant trop bas… ou trop haut.
4. Se renseigner sur l’entreprise
Une négociation de salaire réussie exige de bien se renseigner sur l’employeur. Les plus grandes entreprises ont généralement des grilles de salaire, c’est-à-dire qu’à chaque poste correspond un salaire précis. Bien sûr, ces grilles sont en principe tenues secrètes, mais des sites comme Glassdoor permettent de trouver des informations sur les rémunérations des entreprises, partagées par d’anciens ou d’actuels salariés.
D’autres entreprises sont plus ouvertes à la négociation. En étant bien préparé, vous pouvez alors entamer une discussion pour atteindre l’objectif salarial que vous vous êtes fixé.
5. Parler en rémunération mensuelle et non annuelle
La technique de la rémunération mensuelle consiste à négocier son salaire en termes mensuels, et non annuels. Elle active un mécanisme psychologique qui donne l’impression que les montants évoqués sont plus bas, et qui incite le recruteur à aller dans votre sens. Par exemple, on remplace la phrase : “je demande 30 000 euros par an” par “je demande 2500 euros par mois”.
Astuce : évitez les chiffres ronds (par exemple : 2000 euros par mois). Un chiffre plus précis, comme 2055 euros, montre en effet à l’entreprise que vous avez effectué des recherches en amont et que vous connaissez précisément votre valeur sur le marché de l’emploi.
6. Établir des points de comparaison
N’hésitez pas à recourir à la technique de la comparaison. Il n’est pas question de l’utiliser de manière arbitraire, mais de s’en servir comme argument pour faire avancer la discussion. Cela nécessite d’avoir fait des recherches en amont !
Par exemple : “il me semble que dans l’entreprise Y, le salaire moyen est de xxx” ou encore “d’après mes recherches, la rémunération moyenne dans le secteur Y est de xxx”. Cela permet de poser un cadre de référence, ce qui est aussi utile pour vous que pour le recruteur.
7. Négocier les éléments annexes de sa rémunération
Si vous avez l’impression d’avoir peu de marge de négociation, rusez en évoquant les éléments annexes de la rémunération : variable, commissions, primes, avantages en nature… Ces derniers sont souvent plus faciles à négocier, puisqu’ils sortent du cadre des grilles (ou des moyennes) de salaire. Par ailleurs, en jouant sur des éléments parallèles, vous aurez la possibilité de tirer vers le haut le salaire de base que vous avez négocié.