On connaît la finance dite “classique”, qui fonctionne sur un modèle qui associe le risque à la rentabilité et s’intéresse avant tout aux profits engendrés. Mais, depuis quelques années, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une finance plus saine, plus vertueuse… plus verte. C’est ce qu’on appelle la finance responsable, et celle-ci ne cesse de gagner du terrain. Il faut dire que les enjeux écologiques sont de taille ! On pense par exemple à la militante Lucie Pinson qui, forte de la conviction que la finance est un « levier majeur de transformation », s’attaque aux grands acteurs bancaires pour leur demander de cesser de financer les énergies fossiles.
Alors que nous commençons à peine à sortir d’une crise sanitaire d’envergure, la question de la finance responsable (ou finance green) prend tout son sens. D’autant que plus de 7 français.e.s sur 10 pensent qu’il est important que les banques prennent en compte le développement durable et la transition énergétique dans leurs activités.
Mais qu’est-ce que la finance responsable exactement, et en quoi est-elle différente de la finance classique ? Petit tour d’horizon en 3 grandes questions.
La finance responsable, c’est quoi ?
Commençons par le commencement ! La finance responsable est un terme générique qui rassemble différentes stratégies basées sur une seule et même idée : il est possible d’allier impact positif sur la planète et rentabilité ou, a minima, la rentabilité ne doit pas être obtenue en produisant un impact négatif (qu’il soit éthique, juridique, écologique, etc).
En cela, elle oblige les établissements bancaires et financiers à revoir entièrement leurs points de vue, leurs méthodes et leurs comportements.
La finance responsable peut prendre de nombreuses formes.
L’une des plus répandues est l’investissement socialement responsable (ou ISR), que nous connaissons bien chez Moka ! Il s’agit d’une démarche qui consiste à intégrer aux investissements des critères extra-financiers (sur l’environnement, la gouvernance, les questions sociales…), de façon à concilier rendement et impact social et environnemental. Concrètement, l’ISR consiste à investir dans des entreprises et des structures publiques qui cherchent à avoir un impact positif sur la planète, ou à exclure des portefeuilles des entreprises dont l’activité est jugée néfaste pour l’environnement.
On peut aussi citer la finance solidaire, qui a pour but de d’apporter des capitaux aux entreprises de l’économie sociale et solidaire et de financer ainsi des activités à fort impact positif et utilité sociale. Dans ce type d’investissement, ce n’est pas la rentabilité qui prime, mais l’utilité sociale des projets financés : lutte contre le chômage, agriculture biologique, commerce équitable…
Plusieurs labels, comme le label ISR et le label Greenfin créé par le Ministère de l’environnement, permettent d’identifier les placements responsables et de savoir où vont nos investissements.
La finance responsable, comment ça fonctionne ?
La finance responsable a pris une ampleur particulière suite à la crise économique de 2008, engendrée par une financiarisation excessive de l’économie, des prises de risques démesurés et une préoccupation pour la rentabilité à court terme. Nous avons vu, à cette occasion, que ce modèle-là ne fonctionne pas. La finance responsable vise à redonner du sens à la finance, en prenant en compte les intérêts communs et en accordant de l’importance à d’autres paramètres que la rentabilité.
De manière globale, la finance responsable s’appuie sur 4 grands piliers :
- Une meilleure traçabilité des flux de capitaux (on sait où va l’argent, et à quoi il est employé) ;
- Une transparence accrue vis-à-vis des clients (ceux-ci savent ce que leur argent finance) ;
- Une prise en compte des intérêts environnementaux, éthiques et de justice sociale ;
- Une plus grande responsabilisation des acteurs de la finance, qui doivent prendre conscience du lien entre leurs choix et les conséquences qu’ils produisent.
L’objectif reste bien sûr la rentabilité, mais pas à tout prix : l’importance est aussi d’agir pour le bien commun.
Finance responsable et finance classique : quelles sont les différences fondamentales ?
La finance responsable représente un véritable changement de modèle par rapport à la finance dite classique. En effet, alors que la finance classique se base uniquement sur un référentiel risque-rentabilité, la finance responsable se base sur un référentiel plus large, qui prend aussi en compte la responsabilité sociale, gouvernementale et environnementale.
De manière globale, alors que la finance classique recherche avant tout la performance économique, la finance responsable a pour finalité d’allier rentabilité et impact social et environnemental positif.
L’objectif est simple : soutenir les acteurs d’une société durable, qui prête attention aux questions de justice sociale, d’éthique et d’écologie, et qui souhaite agir dans ce sens au travers de ses décisions d’investissement. Ainsi, la finance responsable prend tout son sens dans un environnement marqué par la conscience des enjeux écologiques.
Alors que la finance classique n’hésitera pas à investir dans des secteurs d’activité polluants et/ou néfastes pour la planète, du moment qu’il y a une possibilité de rendement, la finance responsable exclut de ses activités toutes les entreprises controversées et opère, autant que possible, pour le bien commun.